01/08/2013
"Les évangélistes de Creil priés de quitter leur salle"
Nous publions tel quel un article paru dans le Courrier Picard sur l'expulsion par la Mairie de Creil d'une Eglise évangélique. L'article reproduit un mot très fort "discrimation" pour décrire l'attitude de certaines mairies envers les Eglises évangéliques issues des migrations. Mosaïc a un bel avenir devant lui car de toute évidence, il y a encore beaucoup de chemin à faire !
La mairie demande à cette communauté de ne plus occuper le local qu'elle loue pour ses rassemblements, car il ne serait pas aux normes. Le pasteur s'indigne. Oumarou Nebié est le responsable du centre d'évangélisation. De prime abord, le local semble bien entretenu. Mais les services techniques l'estiment non conforme.
Le chemin de la foi est parsemé d'embûches, les évangélistes de Creil en savent quelque chose. Ils avaient déjà dû quitter leur local de la rue Somasco, à Creil, sur injonction de la mairie qui invoquait des raisons de sécurité. Une solution de repli avait été trouvée rue Robert-Schuman, la communauté louant depuis un an une salle à un propriétaire privé pour ses trois rassemblements hebdomadaires. Mais le scénario de la première fois est en passe de se répéter, puisqu'à nouveau les évangélistes sont priés de partir. Oumarou Nebié, pasteur et président du centre international d'évangélisation Bethesda, est en colère.
« Ils vont où ils veulent, ce n'est pas mon problème »
« Nous suivons la loi, tout est déclaré, nous payons un loyer, des impôts, et nous n'aurions plus le droit de parler à Jésus ? Nous sommes fatigués. Nous voulons rester ici, nous ne sommes pas des chiens que l'on chasserait », déclare le religieux, qui se demande si les évangélistes chrétiens ne seraient pas victimes de « discrimination ».
Oumarou Nebié avait sollicité un entretien avec le maire PS de Creil. « Les contraintes de mon agenda ne me le permettent pas », lui avait répondu Jean-Claude Villemain dans un courrier daté du 17 juin. Joint hier par téléphone, l'élu relaie ce que les services de la Ville lui ont signalé, à savoir que la « salle n'est pas conforme en termes de sécurité, elle n'est pas compatible avec l'accueil du public ». Sa crainte ? « Le jour où il y aura un problème, c'est la responsabilité de la ville de Creil qui sera engagée.»
Selon Oumarou Nebié, une plus grande tolérance existerait à l'égard d'autres cultes, musulman notamment. Faux, rétorque le maire. « Les musulmans aussi sont encadrés, mais tout le monde pense que les autres sont mieux lotis. »
Si les évangélistes doivent partir, où vont-ils aller ? « Où ils veulent, ce n'est pas mon problème. La République est laïque, tranche Jean-Claude Villemain. Le local n'est pas aux normes. S'ils en veulent un, ils peuvent toujours déposer un permis de construire. »
Pour l'instant, le pasteur, qui évalue la communauté évangélique à une vingtaine de personnes à Creil, ne bouge pas. « S'ils ne se conforment pas à la règle, nous saisirons le procureur », prévient le maire.
Publié sur le site www.courrier-picard.fr, le 24/07/2013 par Vincent DEBES
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